Euroscepticisme : comment expliquer cette tendance croissante?

Par Oliver Wodziczko-Galon, élève de 5ème secondaire à Notre-Dame des Champs (Uccle)


Alors que les compétences de l’Union européenne sont de plus en plus renforcées et qu’une partie de la population aspire aux États-Unis d’Europe, un sentiment n’a pas cessé de grandir ces dernières années, l’euroscepticisme.

Qu’est-ce que l’euroscepticisme?

L’euroscepticisme est un sentiment qui se caractérise par une méfiance envers l’Union européenne. Il regroupe plusieurs concepts tels que l’europhobie ou encore l’anti-européanisme qui expriment une forte opposition à l’Union européenne et à son fonctionnement. Les eurosceptiques s’opposent aux fédéralistes européens et se démarquent des euro-critiques qui militent pour une union européenne réformée uniquement basée sur les échanges économiques.

Les eurosceptiques considèrent que les pays ayant rejoint l’Union européenne ont abandonné leur souveraineté nationale. Ils rejettent la monnaie commune, la banque centrale européenne et le gouvernement central sous la forme de la Commission européenne basée à Bruxelles.

Le positionnement des gouvernements nationaux comme explication?

Plusieurs théories émergent pour expliquer cette montée de l’euroscepticisme.

On pourrait penser que l’opinion des habitants d’un pays dépend de la position du gouvernement de ce même pays et de la place que ce pays occupe au sein de l’UE. Cependant, lorsque l’on regarde les statistiques de plus près, on s’aperçoit que ce n’est pas aussi simple. En France, par exemple, plus de 50 % de la population se définit comme eurosceptique, malgré le fait qu’Emmanuel Macron se dise europhile et que la France ait toujours été un pays important au sein de l’Union.

On peut alors se demander si ce sentiment n’est pas lié aux clivages sociaux économiques et à l’éducation sur ce qu’est l’UE et comment elle fonctionne.

L’Union européenne comme menace économique

De manière générale, l’UE est considérée par certains comme étant une menace et comme étant déconnectée des citoyens par les classes populaires. Cela a été confirmé lors du référendum sur le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne en 2016. Les classes populaires ont massivement voté pour le “leave” alors qu’elles allaient être le plus impactées par le Brexit. Une étude de Kantar pour la Commission européenne a révélé que seulement 44 % des citoyens ayant une vision négative de l’Union comprenaient son fonctionnement, contre 68 % de ceux ayant une image positive.

De plus, beaucoup de citoyens européens ont du mal à associer les intérêts nationaux et les intérêts européens. Souvent les problèmes auxquels font face les États-Nations ne sont pas les mêmes que ceux auxquels fait face l’UE. Par exemple, tandis que la France se concentre sur le chômage, l’insécurité et la santé, l’UE s’inquiète de l’environnement et du changement climatique, de l’immigration et de la situation économique. Il est donc compréhensible que certains citoyens se sentent déconnectés de « Bruxelles ».

Lutter contre l’Union européenne pour défendre la culture nationale

Selon une troisième théorie souvent portées par les groupes d’extrême droite au Parlement européen et le politicien anglais d’extrême droite Nigel Farage à l’origine du Brexit, l’Union européenne est une réelle menace pour l’identité nationale. La crainte de la perte de cette identité, de la souveraineté, et de la culture locale pourrait également expliquer la montée de l’euroscepticisme, notamment dans les anciens pays du bloc de l’Est qui ont encore beaucoup de mal à s’ouvrir vers l’Ouest comme la Slovaquie où seulement 32 % de la population a une vision favorable de l’Union européenne.

Quelles solutions pour les institutions européennes?

Pour conclure, l’euroscepticisme semble ne cesser de croître. Afin de persuader les plus hésitants, l’exécutif européen doit fournir des informations et des explications sur son mode de fonctionnement peu conventionnel et plutôt complexe, en démontrant que l’appartenance de leur pays à l’Union leur ouvre de nombreuses portes en matière de financements européens, d’échanges d’étudiants, de libre circulation et bien d’autres avantages.


Bibliographie

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